Avant-Première VO: Review Infinity Wars Prime #1
30 juillet 2018Après tout une minisérie en guise de compte-à-rebours, Infinity Wars démarre presque officiellement. Si ce n’est que l’on n’est pas encore vraiment au #1 et que ce numéro de prologue nous propose de faire progresser l’intrigue pour Loki, Adam Warlock, Doctor Strange et Thanos. Il est possible, d’ailleurs, que certains d’entre ne survivent pas jusqu’au démarrage réel de ce crossover.
Infinity Wars Prime #1 [Marvel Comics]
Scénario de Gerry Duggan
Dessins de Mike Deodato
Parution aux USA le mercredi 25 juillet 2018
Les Pierres de l’Infini ne cessent de changer de mains, tandis que Loki commence à s’inquiéter que certains de ses souvenirs semblent ne plus du tout cadrer avec l’histoire officielle, comme s’il s’agissait d’intégrer dans le récit la prise en compte des reboots et autres relances. Pendant ce temps, Adam Warlock et Doctor Strange tentent une alliance… mais ne peuvent arriver à se faire confiance. Alors que Thanos attend son heure, la « mystérieuse » Requiem frappe. Alors que sur le grand écran un numéro spécial sur Warlock puis des séries annexes (Darkhawk, Captain Marvel…) avant d’arriver à un autre Prime qui n’est même pas le premier numéro réel… l’information s’en sort diluée. Peut-être que pour le coup Marvel aurait gagné à produire Infinity Wars comme une maxi-série en douze épisodes plutôt que de virer au jeu de piste, avec des sautes d’ambiance d’un récit à l’autre alors que les affaires sérieuses n’ont pas réellement commencé. Ce qui ne veut pas dire, non plus, que tout est forcément la faute du format. Si Duggan est ambitieux sur certains points (ce qu’il fait à l’un des « usual suspects », bien vite retiré du jeu), il semble, à hauteur égale, très téléphoné sur d’autres (franchement, l’identité de Requiem semble évidente et ça même sans les spoilers qui traînent).
« The stones will be mine again… »
Reste que ce Infinity Wars Prime est agréable à lire, en particulier sous l’impulsion d’un Mike Deodato qui utilise ici tous les éléments qui faisaient la force de ses numéros de Thanos : le cadrillage multiple (hérité des runs cosmiques de Starlin), l’usage revendiqué, appuyé, des trames. Cette technique fait que sur quelques pages un peu plus brouillonnes, où le trait s’égare (par exemple le moment ou Requiem élimine quelqu’un), l’énergie l’emporte. C’est le dessinateur qui nous « vend » des moments d’action que le scénario n’ébauche pas réellement (l’arrivée de Requiem ne repose que sur l’image). Quand bien même Duggan peut surprendre son lectorat sur une page, il n’arrive pas à se dégager d’un certain formalisme, d’une impression que tout se e selon le « mode d’emploi classique » de ce genre de crossover. Et si l’on rajoute cette notion qu’en fait le crossover est déjà commencé depuis un paquet d’épisodes et que ce « prime » n’est absolument pas le point d’entrée qu’on pouvait attendre pour les lecteurs retardataires, Infinity Wars s’active comme en pilote automatique, un brin artificiel. C’est Deodato qui fait véritablement le show, anime les choses et donne de la vie aux événements. Espérons que le scénariste era la vitesse supérieure mercredi prochain, avec le démarrage « officiel » de la saga, qui semble pourtant déjà à rallonge…
[Xavier Fournier]