[FRENCH] Fin 1940, le Black Marvel promettait d’être fameux. Non seulement les premières publicités annonçant le début de ses aventures éclipsaient les noms des autres héros de Mystic Comics mais l’autre personnage sur lequel Timely Comics (futur Marvel) faisait une publicité du même niveau était Captain America, avec le succès que l’on sait. Le bon Captain est devenu un des principaux héros du Golden Age. Le Black Marvel a eu une carrière plus discrète mais se révèle pourtant avoir un gros potentiel quand on s’intéresse à lui… 1c3w66
Dissipons d’emblée un malentendu ou tout au moins quelque chose qui est présenté comme un fait établi alors que la possibilité reste ténue. Plusieurs sources affirment que le Black Marvel est une co-création de Stan Lee. Seulement d’une part l’épisode n’est pas crédité (ce qui rend douteuse l’identité de l’auteur) et par ailleurs si le personnage a été conçu à un moment du second semestre 1940, cela poserait un problème chronologique concernant l’implication de Lee, qui n’a réellement commencé à écrire qu’en 1941 pour Marvel (et encore en ant d’abord par la rédaction de courtes nouvelles plutôt que de réelles BD). Et comment penser qu’on aurait laissé un lancement à un débutant qui, bien qu’il ait un degré de parenté avec Martin Goodman (le propriétaire de Marvel) n’avait jamais rien publié ? Tout cela fait que les sources qui présentent Stan Lee comme le créateur effectif du Black Marvel le font tout à fait abusivement, en se basant simplement sur le fait que quelques mois plus tard il allait en reprendre l’écriture (et là pour le coup c’est vrai et établi). Mais pour l’écriture de l’épisode originel, ça ne colle pas. Par ailleurs le spécialiste des comics du Golden Age, Jess Nevins, avançait dans un site (hélas aujourd’hui disparu d’internet) que le Black Marvel était à la base un personnage de fond de tiroir que Goodman avait acheté à Funny Inc., la société qui lui avait déjà livré Human Torch et Sub-Mariner. La fausse paternité de Lee n’est cependant qu’un des malentendus qui frappent le personnage mais nous y reviendrons en temps utile. Pour l’heure, regardons un peu de plus près les aventures effectives du Black Marvel.
C’est alors qu’arrive Dan Lyons, un homme blanc qui visiblement n’attendait que ça. Non pas qu’il se réjouisse de l’échec des autres mais Man-To a sauvé la vie de son père il y a des années et Dan pense qu’en réussissant les tests et en assurant la relève, c’est une manière de s’acquitter d’une dette envers Man-To. Aucun visage pale n’a jamais tenté les rituels des Black Feet mais Man-To, très ami avec la famille Lyons, autorise qu’on fasse une exception. Et puis bon, ce n’est pas comme s’il avait une solution de rechange… A la course, à la nage et au tir à l’arc, Dan arrive à réussir les tests où les autres ont échoués. Puis viennent les tests jusqu’où aucun des 100 autres braves n’est même arrivé. On lui tire dessus avec des flèches mais Dan est assez rapide pour attraper les projectiles à mains nues.
Fin du flash-back et retour vers l’aventure nocturne et urbaine du Black Marvel. Arrivant vers l’armurerie, Black Marvel repère un camion garé et sent que quelque chose de bizarre se trame. Il se réfugie donc sur le toit du camion sans qu’on le voit. En fait la bande responsable de tout ce chaos profite de la panique générale pour dévaliser l’armurerie générale sans qu’on la dérange. Bien sûr Black Marvel ne va pas laisser les choses se er comme prévu. A nouveau le héros fait preuve de ses dons de bagarreur (mais bon, un type qui tue les ours à mains nues ne vas pas reculer devant une demi-douzaine d’adversaires).
Assez bizarrement le Black Marvel est le premier archer masqué de son éditeur mais personne n’a l’air de le remarquer, pas même les auteurs. Alors que son histoire lié aux indiens lui donne toute légitimité pour être imbattable avec cette arme, il l’oubliera assez vite. Non seulement il ne va plus s’en servir comme arme offensive mais dès le numéro suivant il arrêtera de faire référence à l’arc et on ne le verra plus graver ses encoches, les auteurs oubliant assez vite qu’il est autre chose qu’un héros masqué interchangeable.
De toute façon parler de Black Marvel resta pendant plusieurs années une affaire de connaisseurs puisque le personnage n’aura dans les années 40 qu’une demi-douzaine d’apparitions. Quoi ? Celui sur lequel Timely semblait parier autant que Captain America ? Relégué au même rang qu’un Father Time ? C’est simple : l’éditeur n’avait visiblement pas anticipé le succès du Captain. D’une part le Black Marvel fut chronologiquement éclipsé par le héros patriotique (la première apparition de Cap est parue environ une semaine après celle de Black Marvel). Peut-être Dans Lyons aurait-il pu tenir si on lui avait donné plus de temps mais une fois les résultats de Captain America Comics connu, il est évident que Martin Goodman et ses auteurs comprirent que la nouvelle recette du succès se déclinait de façon patriotique. Dès Mystic Comics #6, le focus fut mis sur le Destroyer, un héros luttant contre les forces nazies derrières les lignes ennemies, en Europe. Et même s’il se mis lui aussi à combattre des saboteurs allemands, le Black Marvel n’était pas assez « patriotique » dans son imagerie. Bien qu’on l’entrevoit dans les rangs des All-Winners (le prototype du All-Winners Squad en 1941) dans All-Winners Comics #1 il allait donc rapidement être laissé de côté, déé par le Destroyer. D’ailleurs dès All-Winners Comics #2, le Black Marvel ne fait plus partie des All-Winners et est remplacé par le Destroyer. Tout un symbole… Au milieu d’année 1942 l’Amérique était entrée en guerre et le héros ami des indiens n’était pas en phase avec la nouvelle tournure des événements. Moins de 16 mois après sa création, il fut rangé dans les oubliettes de Timely/Marvel.
Longtemps le Black Marvel resta ainsi coincé dans les limbes des comics. On le revit finalement à l’occasion du premier épisode du Marvels de Kurt Busiek et Alex Ross, où le Black Marvel figurait en bonne place parmi une horde de héros masqués attaquant les nazis aux côtés des Invaders. Puis dans une réunion d’anciens héros de guerre lors d’un épisode de Captain America. Le Black Marvel était (très) vieux mais toujours vivant. Et conservait son honneur intact. Ce ne serait plus vraiment le cas à partir de 1998 lors du lancement de la série Slingers. Pour les besoins de son histoire, le scénariste Joe Harris avait besoin qu’un ancien héros du Golden Age vende son âme au diable (soit Méphisto, le diable de l’univers Marvel) pour une nouvelle chance de gloire et devienne ainsi le mentor des Slingers. Même si sur le fond il n’y avait pas vraiment de « bon héros » à gâcher en en faisant ainsi un sataniste, l’histoire de Joe Harris fut assez malheureuse puisqu’il sélectionna le Black Marvel en lui donnant une histoire assez étonnante quand on connaît ses débuts réels. Dans Slingers le Black Marvel vieux expliqua que finalement il ne s’était mesuré au danger que quelques fois et qu’il avait finalement craqué sous la pression, après ne pas avoir réussit à sauver les occupants d’un immeuble. En fait le Black Marvel selon Harris était un couard… Ce qui est totalement aux antipodes de ce guerrier brave et valeureux, capable de réussir là où une centaine d’indiens sauvages avaient échoués ! S’il y en a bien qui se définissait par le fait qu’il avait remporté les tests du courage, c’est celui-ci ! Finalement capturé par Méphisto et emprisonné en enfer, le Black Marvel était libéré par les Slingers dans le dernier épisode de la série et emporté dans une grande colonne de lumière. L’interprétation la plus sûre est sans doute que Dan Lyons est finalement monté au Paradis (encore que quand on lit le age, rien n’empêche de penser que Dan Lyons a été renvoyé sur Terre, plus jeune, pour avoir la seconde chance qu’il réclamait).
Même dans le cas où Black Marvel serait effectivement mort et parti au Paradis à la fin de Slingers #12, cela n’empêche pas de laisser quelques portes ouvertes pour des retombées intéressantes. D’abord le concept de base du Black Marvel, c’est que lorsqu’un chef Black Feet meurt, un autre Black Marvel doit er les tests. Donc il serait assez logique de voir un nouveau Black Marvel, plus jeune (et au besoin amérindien) débarquer dans l’univers Marvel moderne. Une autre solution a d’ailleurs sans doute déjà été mise en place depuis… 1987. C’est dans Captain America #325 qu’est apparue pour la première fois Priscilla Lyons, devenue la partenaire du héros Nomad sous le nom Vagabond. Le côté assez atypique du nom « Lyons » et le fait que Priscilla ait été créée par feu Mark Gruenwald, grand fan de continuité, m’incite à penser qu’elle ne s’appelle pas comme cela par hasard et que nous avons donc depuis une petite-fille « officieuse » de Dan Lyons qui pourrait tout à fait, un jour, devenir une nouvelle Black Marvel. Dans toutes ces possibilités de reprises, qui que soit Black Marvel, il conviendrait également de ramener la pratique de l’arc et de restituer ainsi un rôle de héros-archer qui aurait du être celui de Dan Lyons depuis les origines…
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