[FRENCH] Le dessinateur H.G. Peter est surtout connu pour avoir été le co-créateur de Wonder Woman (et encore, on parle plus souvent du scénariste que de lui). Mais avant de mettre en images les aventures de la belle amazone, Peter avait travaillé sur un autre personnage largement oublié, Man O’Metal… dont la descendance est pourtant massive dans les comics modernes. Si si, vous allez voir… 5a2668
Mais un accident se produit et un réservoir d’acier fondu au point d’être liquéfié se renverse… sur le pauvre Pat. Imaginez : un ouvrier torse nu sur lequel on renverse des litres de métal en fusion ! De quoi périr immédiatement. Ses collègues sont horrifiés : « Il va être brulé à mort ! ». Mais quelque chose d’extraordinaire se produit : « Un être humain, en raison d’une inexplicable réaction chimique de sa peau, est transformé en homme de métal (NDLR: en anglais « Man of Metal, raccourci dans le reste des aventures du héros en « Man O’Metal »). Ce phénomène étrange aurait du être brulé à mort quand le métal surchauffé s’est renversé sur lui. Mais il est maintenant transformé, capable de brûler un age à travers les obstacles les plus épais ». Dans les faits, Pat Dempsey est maintenant devenu un être recouvert de métal mais qui plus est d’un métal en fusion. Ce qui fait que non seulement il ressemble à une sorte de Colossus (le membre des X-Men) du Golden Age mais qu’il est également auréolé de flammes et dégage une immense chaleur… Ce qui fait de lui un lointain cousin des personnages incendiaires tels qu’Human Torch. Même en imaginant qu’il y ait un facteur indéterminé (mettons que Dempsey soit par ailleurs un mutant), il y a quand même des choses incohérentes dans cette transformation, ne serait-ce que pour des questions de pudeur. Si c’est sa peau qui réagit au du métal, alors comment expliquer que le pantalon de l’ouvrier ou ses chaussures ne soit pas brulés par l’incident ? Et si le pantalon est intact est-ce que la peau des jambes de Dempsey a profité du même « bain » que son torse ? Les auteurs n’exploreront pas la question.
Pour l’instant Dempsey n’a plus de pouvoirs, plus d’apparence surhumaine et il ressort plutôt penaud du bureau du patron. Mais pas moins enragé de l’accueil que lui a réservé son supérieur. Pour se défouler il tape sur la première chose qui lui e sous la main. Il se trouve que c’est un radiateur mural. En le touchant, Pat se transforme à nouveau et adopte son apparence métallique (qui dégage toujours autant de chaleur). Pour ceux qui peineraient à comprendre le narrateur nous explique alors que la transformation ne dure qu’un temps limité et que Pat, pour se transformer en Man o’Metal, doit entrer en avec une source de chaleur (on n’est pas très loin du processus par lequel, bien plus tard, le héros français Photonik devra périodiquement entrer en avec une source de lumière ou d’énergie). Cette fois le directeur de l’usine est bien obligé de reconnaître qu’il y a un homme en fusion qui déambule dans son couloir. Mais sa première réaction est la panique : « Cet homme est DANGEREUX ! Nous ne pouvons pas le garder ici ! Il va ravager l’endroit ! ». On notera à nouveau que la comion est absente de son raisonnement et qu’il s’intéresse seulement à son usine (et, par extension, à son profit). Son bras droit est un peu plus pragmatique. Réalisant la puissance de Man O’Metal, il laisse échapper « Quel atout il serait pour repousser la Cinquième Colonne » (la colonne en question fait allusion aux saboteurs nazis qui sont soupçonnés de détruire l’Amérique de l’intérieur). Le directeur est enchanté de cette idée : « C’est ça ! Le FBI ! Je vais téléphoner à son chef ! ». Il vient de trouver une solution pour se débarrasser de son problème.
Dans l’avion qui l’emmène à Badagero, Pat remarque un individu à l’air suspect (il faut dire qu’il est habillé dans un costume folklorique et qu’on aurait du mal à ne pas le remarquer). L’agent du FBI fait donc mine de laisser sa mallette sans surveillance et tout de suite l’autre homme se précipite dessus pour essayer de s’emparer du contenu. Mais c’était un leurre. La mallette est vide. C’était un tour pour obliger les ennemis de Pat à se dévoiler. Il est maintenant sur ses gardes et quand l’avion se pose, Pat fait exprès de descendre du côté opposé aux autres voyageurs pour éviter d’être reconnu. Mais à peine arrivé dans l’aéroport, alors qu’il vient d’acheter un journal, il est dévisagé par une jeune femme brune : « Vous êtes Pat Dempsey ? Alors nous devons partir vite ! La voiture bleue à l’extérieur ! ». Pat est un peu surpris par la précipitation de la jeune femme, qui explique : « Vite, Señor Dempsey, ou ils vont vous tuer ! ». Elle ne croit pas si bien dire : A peine sont-ils dehors que l’homme au costume folklorique déjà croisé dans l’avion s’approche avec une arme à feu. Il menace : « Si tu tentes de fuir avec elle nous te tuerons ! ». Pat se rue alors sur lui en hurlant « personne ne me dis ce que je dois faire ! ». Et il assomme son adversaire d’un coup de poing.
Pat et son alliée prennent la route mais sont toujours suivis par d’autres conjurés dans une nouvelle voiture. Dans un age digne de James Bond, la jeune femme explique à Pat qu’elle est la fille du président, Marie. Le héros, lui, ne lui fait pas confiance. Mais il a des soucis plus immédiats. Il tente de tirer sur leurs poursuivants mais les vitres sont à l’épreuve des balles et il n’arrive à rien. En face, l’homme au costume folklorique lance ce que le texte décrit comme une grenade. En fait le dessinateur représente plutôt une masse d’armes avec des points. Le résultat reste quand même que la voiture transportant Pat et Marie explose. Forcément l’explosion transforme Pat en Man O’Metal. Et comme il est projeté vers la voiture de ses poursuivants, il la fait fondre en partie quand il atterrit dessus. Ses adversaires disparaissent alors dans une crevasse où la voiture en flammes disparait.
Ce qui handicape sans doute un peu la popularité et l’évolution du personnage c’est qu’il est, en gros, construit sur du sable. Ses origines sont peu crédibles et le reste de ses aventures en général assez surréalistes par le ton. Man O’Metal traverse ainsi tous les attentats, tous les obstacles sans réelle notion de danger. Il n’y a pas réellement de suspens. Par contre bien souvent on a l’impression que les planches de Peters pour Man O’Metal sont supérieures en qualité à celles qu’il produisait pour Wonder Woman (sans doute qu’il avait moins de pression éditoriale chez Eastern).
Man O’Metal n’en reste pas moins un des premiers ancêtres de tous les super-héros dont le pouvoir est de se transformer en métal. Qu’il s’agisse de Ferro Lad (Legion of Super-Heroes), de Ben Boxer (Kamandi) ou de Colossus (X-Men), il les a tous précédé. Il n’est pas pour autant certain que les auteurs des héros en question aient voulu volontairement suivre le modèle de Man O’Metal (qui fut, après 1945, quand même largement oublié). Il semble plus probable que le terme « Man of Steel » associé pour la postérité à Superman ait été à la base de l’inspiration de ces autres personnages. On encore qu’on ait simplement voulu, à quelques décennies d’écart, suivre la même logique « élémentaire » que celle qui avait provoquée la création de Man O’Metal. Il reste cependant un personnage qui semble descendre en ligne directe de Pat Dempsey.
[Xavier Fournier]
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