Avant-Première VO: Review Hawkman: Found #1

Avant-Première VO: Review Hawkman: Found #1

30 décembre 2017 Non Par Xavier Fournier

Sorte de « numéro miroir » par rapport à Batman: Lost, Hawkman: Found nous informe de ce qu’il est advenu du héros ailé dans le cadre du crossover Dark Nights: Metal. Lui aussi, comme Bruce Wayne, est piégé dans un monde où tout se mélange entre réalité et fiction. Si Jeff Lemire cultive moins la dimension intime que Snyder, Tynion et Williamson, il donne au personnage un calvaire digne de Sisyphe, mis en image par Bryan Hitch et Kevin Nowlan.

Hawkman: Found #1Hawkman: Found #1 [DC Comics]
Scénario de Jeff Lemire
Dessins de Bryan Hitch
Parution aux USA le mercredi 27 décembre 2017

Décidément la période est propice à la réincarnation de personnages liés à la symbolique de l’oiseau. Alors que Batman: Lost, ce one-shot nous montre Carter Hall dans une sorte de prison infernale, constituée d’illusions. Mais la notion de temps y est différente. Là où Bruce Wayne voyait er les années, se pensait grand-père, la torture d’Hawkman est de vivre une sorte de jour sans fin, de se rêver volant mais finalement obligé de (re)gravir une montagne. Il y a quelque chose qui tient du mythe de Sisyphe mais, au-delà de ce que peut nous en dire la mythologie, Jeff Lemire lorgne allégrement sur une logique à la Albert Camus. Hawkman est plongé dans un cycle d’autant plus infernal qu’il est absurde. C’est sans doute la façon adéquate pour piéger un être qui se réincarne sans cesse.

« Each night I dream I am a bird. »

Mais la symétrie avec Batman: Lost fait que là où Bruce Wayne reprenait le dessus Carter Hall, lui, se perd dans ces illusions. Qui plus est le récent numéro de Metal nous a déjà un peu dit ce qu’il en était. Tout effet de surprise qu’on voudrait nous ménager est donc largement émoussé. Autant le numéro commence comme une sorte de décryptage de la mentalité d’Hawkman, autant la fin fait que l’on retombe sur les règles d’un crossover. Le sentiment d’élévation cède donc la place à quelque chose de plus cadré. Reste alors, pour animer ce numéro, une équipe visuelle assez atypique : d’un côté le dessinateur Bryan Hitch, de l’autre l’encreur (et par ailleurs dessinateur sur d’autres projets) Kevin Nowlan. Les deux styles s’ajoutent au point de rajouter au dessin de Hitch certaines matières qui lui sont peu communes. Lecture agréable, Hawkman: Found est handicapé par sa conclusion abrupte. On aurait aimé que ce numéro spécial soit en parti utilisé à mettre en place une possible série à venir mais l’épisode reste entièrement au service du crossover.

[Xavier Fournier]