[FRENCH] Jerry Robinson, le « troisième homme » dans l’équipe créative originelle de Batman, s’est éteint ce 8 décembre 2011 à l’âge de 89 ans. Robinson avait été recruté par Bob Kane peut de temps avec le lancement de Batman, comme « assistant ». Terme pudique qui cachait le fait que Robinson, d’abord encreur, en viendra rapidement à dessiner tout ce que Kane ne voudrait pas faire lui-même. D’abord des décords et rapidement des personnages… ou même des épisodes entiers. A l’époque tout était signé « Bob Kane » (quand bien même Bill Finger était le scénariste effectif de la série) et Robinson deviendra rapidement le dessinateur officieux du héros. Historiquement parlant, son rôle le plus déterminant sera aussi de participer aux séances de brainstorming avec Kane et Finger. ROBINson suggèrera ainsi le nom de Robin au moment où les auteurs cherchaient à créer un jeune compagnon pour Batman. Jerry Robinson participera aussi à la création de plusieurs adversaires du justicier de gotham, y compris le plus grand, le Joker, même si le rôle exact de chacun restera longtemps un sujet de désaccord entre Kane et Robinson dans les décennies suivantes. Kane insistait sur le fait que le Joker était avant tout une idée de Finger. Robinson en revendiquait la paternité. Tout ça est sans doute une question de partage des tâches. Qu’il était été ou pas à l’origine de l’idée de départ, Jerry Robinson a, au pire, assurément participé à la finalisation du Joker. 5b1y16
Par la suite Jerry Robinson quitterait l’ombre de Batman et de Kane et Finger pour voler de ses propres ailes. Il dessinerait ainsi des épisodes mémorables du Black Terror et bien d’autres héros. Plus tard Robinson serait président de la National Cartoonists Society puis de l’Association of American Editorial Cartoonists. Il serait un historien des comics (normal, il était aux premières loges pendant le Golden Age !) mais aussi un militant très actif pour la reconnaissance des droits des créateurs. En 1999 Robinson créerait une héroïne de manga, Astra, dont il retirerait une certaine fierté. En 2007 DC Comics le désignerait comme « consultant créatif ». Certains pensent qu’il s’agissait là d’une manière détournée de lui reverser des droits à l’aube de la trilogie cinématographique Batman de Nolan. Nous avions eu la chance de pouvoir interview ce grand de la BD américaine dans Comic Box #53 (en 2008). Il était encore, malgré son âge, d’une spectaculaire vigueur d’esprit. Cette disparition vient encore nous priver d’un des derniers titans de l’Age d’Or. Notre numéro #74 étant déjà parti à l’imprimerie à l’heure où nous prenions connaissance de ce décès, c’est dans Comic Box #75 que nous lui rendrons hommage comme il se doit…
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